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Ling. - Depuis Bloomfield, on appelle anaphore la relation d'une forme à une autre à laquelle on renvoie dans le discours ; l'exemple le plus courant est celui des pronoms dits personnels : La lune se levait; ELLE était énorme et rougeâtre (FLAUBERT). Mais l'article peut aussi avoir une fonction anaphorique : Elle prit un chocolat... LE chocolat était énorme. Il en est de même des démonstratifs, qui peuvent être anaphoriques aussi bien que déictiques. L'anaphore n'est qu'un aspect de la pronominalisation ou substitution, et par ailleurs dépasse le cadre de ce phénomène.
Mounin, Georges
(sous la direction de),
Every time she chucks anything dirty into it, phase 1
she is insulting the old republic phase 2
Ici l'anaphore a pour origine une opération d'équivalence sémantique qui, il faut le souligner, exige pour être bien saisie un contexte-avant relativement important. Quelle est cette opération ? Le fait de jeter des saletés dans une poubelle sur laquelle on a écrit la république équivaut à insulter la république : le groupe nominalisé insulting the old republic peut ainsi être appliqué à she (qui est royaliste).
Une remarque n'a pas été faite jusqu'ici, à savoir que le sujet grammatical d'un énoncé en be + -ing ne peut en aucun cas être agent et ce pour la raison fort simple qu'un tel énoncé est par définition dominé par l'énonciateur qui met en relief l'opération métalinguistique de prédication. On pourrait, par ailleurs, rappeler à cette occasion qu'il n'y a plus de verbe à proprement parler dans ce type d'énoncés, mis à part be qui met en relation les deux groupes nominaux en présence. La conséquence qu'il faut tirer de cet état de choses, c'est que les énoncés en be + ing sont essentiellement statiques, contrairement à ce qu'avance la tradition prise au piège de l'extralinguistique. On a donc NP be NP en équilibre, ce qui ne devrait pas surprendre puisque le caractère thématique du prédicat en -ing a été souligné plus d'une fois. Nous sommes loin de "l'action qui dure" et de ses avatars.
Adamczewski Henri,
Les paramètres à la construction des anaphores Geneviève Girard, Cycnos, Volume 18, N° 2.
Introduction O. Ducrot, après d'autres auteurs, note en 1984 dans Le Dire et le dit que l'un des problèmes de la linguistique est l'utilisation qu'elle fait des mots de la langue usuelle pour des concepts qu'elle veut scientifiques. Le terme "anaphore" est un de ces termes dont la définition est loin d'être très précise. Nous allons essayer de voir les différents sens qu'il prend pour écarter des utilisations à notre sens abusives, et donc sources de confusions néfastes à un projet d'explication de certains faits de langue, avant de nous demander s'il est pertinent de considérer toute pro-forme comme une anaphore.
I. Le terme "anaphore" et ses différentes
acceptions
I.1. Une approche syntaxique (3) John hurt him.
(4) John made Mary look at him.
1.2. Une approche énonciative
II. Anaphore endophorique / anaphore exophorique
(co-texte / discours)
elle est inmangeable.
III. Les antécédents "flous" ou
"non-dicibles"
III.2. Le non-dicible
Conclusion
Notes
[1] Nølke (1999: 23) Une analyse a une valeur explicative si elle ramène les données examinées à un système de règles établies indépendamment de ces données. Le système explicatif sera alors doté d'une capacité de prédiction: il prévoit quels sont les énoncés possibles et quelles sont les interprétations virtuelles. Le système explicatif sera falsifiable au sens de Popper. [2] La théorie vaut pour l'état actuel de l'anglais; le Vieil Anglais fonctionnait différemment. [3] Voir dans ce même ouvrage la communication de F. Nicol. [4] G.Girard, 2000, "La forme be+V-ing est-elle anaphorique?" in Journées CharlesV, Cycnos, Nice. [5] Tasmovsky et Verluyten font d'autre part remarquer que du point de vue intonatif et accentuel, l'anaphore est prononcée sur un registre bas, et non accentué. [6] Elle peut aussi le désigner de multiples autres manières. [7] Voir la communication de G.Ranger dans ce même ouvrage. [8] Rosenberg.S. (1970). Modern french ce: the neuter pronoun in adjectival predication. The Hague, Mouton. [9] Il n'est même pas néessaire d'avoir "c'est sûrement Paul" pour que l'énoncé fonctionne. [10] Voir l'interprétation de "give it to me", dans Larreya (2000: 39). [11] Nous n'avons pas le temps de creuser ce point.
Source : Geneviève Girard, Les paramètres à la construction des anaphores, Cycnos, Volume 18 N° 2, http://revel.unice.fr/cycnos/document.html?id=35 Geneviève Girard > http://revel.unice.fr/cycnos/auteur.html?id=93
Anaphore > Voir aussi > Jean Albrespit, Le pronom they, l'absorption du genre et la disjonction singulier-pluriel dans la reprise pronominale, Cycnos, Volume 18 N° 2, http://revel.unice.fr/cycnos/document.html?id=31 Claude Charreyre, Perspective énonciative sur l'anaphore nominale, http://revel.unice.fr/cycnos/document.html?id=33 Dairine O'KELLY, Le problème de l' « anaphore sans antécédent », Cycnos, Volume 18 N° 2, http://revel.unice.fr/cycnos/document.html?id=42 Régis Mauroy, The way : un cas d'identification qualitative, Cycnos, Volume 21 n°1, http://revel.unice.fr/cycnos/document.html?id=18 Fabrice NICOL, Anaphores en SELF : conditions sur la coréférence, logophoricité et changement diachronique, Cycnos, Volume 18 N° 2, http://revel.unice.fr/cycnos/document.html?id=45 Pierre-Don GIANCARLI, Le fléchage (spécifique et générique) : opération seconde ou opération double ? Hypothèses à partir des articles et démonstratifs français et anglais *, Cycnos, Volume 18 N° 2, http://revel.unice.fr/cycnos/document.html?id=44 Eric Gilbert, Anaphore et qualification : quelques valeurs de so, Cycnos, Volume 18 N° 2, http://revel.unice.fr/cycnos/document.html?id=37 Bénédicte GUILLAUME, Anaphore et question-tags, Cycnos, Volume 18 N° 2, http://revel.unice.fr/cycnos/document.html?id=39 Paul Larreya, Identité et identification, Cycnos, Volume 21 n°1, http://revel.unice.fr/cycnos/document.html?id=17 Régis Mauroy, Anaphore nominale de relations prédicatives (Description de quelques SN anaphoriques de relations prédicatives), Cycnos, Volume 18 N° 2, http://revel.unice.fr/cycnos/document.html?id=41 Michel PETIT, L'individuation dans le discours scientifique :une approche fondée sur l'étude de SUCH, Cycnos, Volume 16 N° 2, http://revel.unice.fr/cycnos/document.html?id=59 Graham RANGER, DO : trois fonctions, un schéma, Cycnos, Volume 18 N° 2, http://revel.unice.fr/cycnos/document.html?id=40 Simone RINZLER, Passif et anaphore en présende d'agents pronominaux, Cycnos, Volume 18 N° 2, http://revel.unice.fr/cycnos/document.html?id=38 Jean-Claude SOUESME, Les reprises nominales par one et Ø : anaphore, quantification et qualification, Cycnos, Volume 18 N° 2, http://revel.unice.fr/cycnos/document.html?id=32 Jean-Louis VIDALENC, Le déterminant THE et l'anaphore implicite (contribution d'un panier de corpus à l'enseignement de la grammaire et de la traduction et à l'initiation à une réflexion théorique), http://revel.unice.fr/cycnos/document.html?id=57
Voir aussi dans Les anglonautes
Apposition
Argot
Auxiliaire
Base verbale
Be + -ing The crucial step in my research on " BE+ING in the Grammar of Contemporary English " was the discovery of THE SCOPE OF -ING : the marker -ING operates on the WHOLE verbal group and not on the verb ALONE. At first I proposed the label " invisible parenthesising " to account for the extraordinary cohesion of VERB + COMPLEMENTATION. This analysis shows clearly that the minimal pair I leave tomorrow / I am leaving tomorrow is a " trompe-l'œil " and that it must remain opaque if you deal with it linearly as follows : 1 - I leave tomorrow 2 - I am leaving tomorrow
The analysis which sheds light on the functioning of BE+ING must be the following : 3 - I leave tomorrow 4 - I am leaving tomorrow
It appears that the status of " tomorrow " is not
the same in (4) as in (3) : in (3) " tomorrow " belongs to AN OPEN PARADIGM :
one could have said " tonight " or " on Monday " instead. The situation is
completely different in (4) where the choice of " tomorrow " is blocked (CLOSED
PARADIGM) because the scope of -ING is the complex verb LEAVE TOMORROW and not
the verb alone . Arithmetically speaking what we have is : I claim that this simple reanalysis - which puts an end to three centuries of " progressive form " - has the following consequences :
The BE+ING utterance is made up of a BINARY
RELATION : I // leave tomorrow . This will be the case for ALL BE+ING
UTTERANCES. The operator BE links the two members of the underlying predicative
relation and permits us to date that relation (its validity) . Thus
b) The orientation of the utterance is not the
same in (3) and (4) : in (4) the target of the -ING predicate is the grammatical
subject (which in this case happens to be the subject of the enunciation) : it
is clear that this EXPLICITS the meaning of (4), which can be a way of
apologising, as all " anecdotal grammars " of English will claim. As to (3) it
is orientated to the right, that is to say on the date which results from the
paradigmatic choice. (4') je - pars demain. These two analyses will help us to understand the difference between: (3'') : Il partit le lendemain (he left the next day). and (4'') : Il partait le lendemain (he was leaving the next day).
My analysis enables us to account for utterances
which have resisted the traditional approaches which had -ING bear on the verb
alone. Neither Martin Joos (" The English Verb " 1964) nor Ronald Langacker ("
Foundations of Cognitive Grammar " 1987) have succeeded in explaining the
difference between the two following utterances: (6) Mary is resembling her mother more and more. In (5) " mother " belongs to an open paradigm : there were other possible choices, for instance " father ", to say the least, whereas in (6) the operator -ING applies to the complex verb " resemble her mother " and it is this nominalized predicate (the resemblance to the mother) which is being quantified by " more and more ".
Thirty-five years ago, Martin Joos thought he had found the "single meaning" of be-ing he had been looking for. Here is what he writes in his remarkable review of Akira Ota's doctoral dissertation: "Tense and Aspect in Present-day American English" (Language, Vol. 40, Number 3 (Part 1), July-September 1964, PP. 487-98): "I think I have found (after two decades of trial-and-error) a single meaning for be-ing…My answer is something we have been approaching gropingly, tentatively, almost blindly, for many years..The second-last step gave us Twaddell's "limited duration" or limitation of duration" for a better way of saying this.The last step is the recognition that the duration in question is not duration of the event, the action, the deed; that instead it is duration of the validity of the predication ". Well, this is perhaps a step forward in comparison with the traditional viewpoint which always refers to "the action expressed by the verb" but unfortunately Joos sticks to the notion of "duration" or "limitation of the duration" and so remains faithful to the classical pattern of explanation, based on intuitive meaning ( moreover no definition of "predication" is to be found). Be it as it may , Joos's paper contains another interesting point for researchers in the grammar of BE+ING. This is what he writes immediately after the lines I have quoted above :"Perhaps this is the end of the approach; the only remaining difficulty is offered by a minor idiomatic phenomenon: the fact that we can say "she's always bothering me, where always, forever, eternally etc. seem to contradict the meaning of "limitation". But Joos sweeps this objection aside and gives the following gloss of the annoying always- utterance: "At any epoch it is for a limited time true that she bothers me". Now Joos's "minor idiomatic phenomenon" DOES contradict the limitation hypothesis ! The weakness of the offered gloss is, to say the least, twofold : on the one hand , it concerns an out-of-context utterance (but this is a common practice at the time); on the other hand, nothing is said about the scope of ALWAYS. The following example shows more clearly the problem that is at stake:
(nurse to director) : Mrs. Smith says she has seen a ghost. Oh, well, Mrs. Smith is always seeing ghosts! My example shows the crucial importance of context : here the binary relation "Mrs. Smith / see ghosts" is the target of the strongly- stressed modal adverb, hence the "irritability" meaning proposed by traditional grammarians. Here are a few examples of utterances of a similar kind: I 'm continually forgetting people's names! He is perpetually quarrelling with his wife! This girl is always knowing something she isn't supposed to !
Adamczewski
Henri, The genesis of metaoperational grammar > FIRST STAGE : An invariant
for BE+ING,
Cas possessif
Cataphore
Chose
Clivée / Pseudo-clivée
Conjonction Mot invariable qui met deux phrases en rapport. La vertu est désirable, car elle rend l'homme heureux : car est une conjonction puisqu'il indique qu'une de ces propositions est la conséquence de l'autre. Littré.
Conjonction de coordination
Conjonction de subordination
Conjugaison
Déclinaison
Définition Je dis de plus, qu'il seroit impossible de définir tous les mots. Car pour définir un mot, on a nécessairement besoin d'autres mots qui désignent l'idée à laquelle on veut attacher ce mot, & si on vouloit encore définir les mots dont on se seroit servi pour l'explication de celui-là, on en auroit encore besoin d'autres, & ainsi à l'infini.
Arnauld Antoine et
Nicole Pierre,
Désinence
Détermination L'autre sorte d'addition, qu'on peut appeller détermination, est quand ce qu'on ajoute à un mot général en restreint la signification, & fait qu'il ne se prend plus pour ce mot général dans toute son étendue, comme si je dis, les corps transparents : les hommes savants : un animal raisonnable. Ces additions ne sont pas de simples explications, mais des déterminations, parce qu'elles restreignent l'étendue du premier terme, en faisant que le mot de corps, ne signifie plus qu'une partie des corps : le mot d'homme, qu'une partie des hommes : le mot d'animal, qu'une partie des animaux. Et ces additions sont quelquefois telles, qu'elles rendent un mot général individuel, quand on y ajoute des conditions individuelles, comme quand je dis, le Pape qui est aujourd'hui, cela détermine le mot général de Pape à la personne unique & singuliere d'Alexandre VII. Arnauld Antoine et Nicole Pierre, La logique ou l'art de penser (1660-1680), p. I, c. VIII, p. 96, Flammarion, Champs, copyright 1970, achevé d'imprimer 1998, ISBN 2 08 081 040 5.
Déterminant
Déterminé Gram - Un terme est dit déterminé quand la notion qu'il exprime est rapportée à des circonstances définies. Mounin, Georges (sous la direction de), Dictionnaire de la linguistique, Paris, PUF / Quadrige, 3e édition, 2000, ISBN 2 13 044881 X, ISSN 0291 0489. Définition de Déterminé : Donato, Joseph. www.puf.com
Ecouter
Ecrire
Ellipse
Enigme
Enoncé
Enonciateur
Entendre
Extralinguistique
"La traduction du mot par le mot crée la fiction que les mots isolés des deux langues sont dans une exacte correspondance et que chacun d'eux trouve son équivalent dans la langue prise comme point de comparaison." "C'est le premier effet de la tendance au moindre effort et de la paresse linguistique ; on aimerait calquer la langue étrangère sur la langue maternelle."
Bally, Précis de
Stylistique, Genève, 1905, p. 6. Cité par Maxime Koessler,
-> Anglonautes > Vocapedia > traduction de l'anglais vers le français > faux amis
Forme
Gérondif
Grammaire
Groupe Verbal
Humour
Idée Le mot d'Idée est du nombre de ceux qui sont si clairs qu'on ne les peut expliquer par d'autres, parce qu'il n'y en a point de plus clairs & de plus simples. Mais tout ce qu'on peut faire pour empêcher qu'on ne s'y trompe, est de marquer la fausse intelligence qu'on pourroit donner à ce mot, en le restreignant à cette seule façon de concevoir les choses, qui se fait par l'application de notre esprit aux images qui sont peintes dans notre cerveau, & qui s'appelle imagination. Car, comme S. Augustin remarque souvent, l'homme depuis le péché s'est tellement accoutumé à ne considérer que les choses corporelles, dont les images entrent par les sens dans notre cerveau, que la plupart croient ne pouvoir concevoir une chose, quand ils ne se la peuvent imaginer, c'est-à-dire, se la représenter sous une image corporelle; comme s'il n'y avoit en nous que cette seule manière de penser & de concevoir. Au lieu qu'on ne peut faire réflexion sur ce qui se passe dans notre esprit, qu'on ne reconnoisse que nous concevons un très-grand nombre de choses sans aucune de ces images, & qu'on ne s'apperçoive de la différence qu'il y a entre l'imagination & la pure intellection. Car lors, par exemple, que je m'imagine un triangle, je ne le conçois pas seulement comme une figure terminée par trois lignes droites ; mais outre cela je considere ces trois lignes comme présentes, par la force & l'application intérieure de mon esprit, & c'est proprement ce qui s'appelle imaginer. Que si je veux penser à une figure de mille angles, je conçois bien à la vérité que c'est une figure composée de mille côtés, aussi facilement que je conçois qu'un triangle est une figure composée de trois côtés seulement; mais je ne puis m'imaginer les mille côtés de cette figure, ni, pour ainsi dire les regarder comme présents avec les yeux de mon esprit.
Arnauld Antoine et Nicole Pierre, La logique ou l'art de penser
(1660-1680),
Identité et identification http://revel.unice.fr/cycnos/document.html?id=17
Indétermination
Indicatif
Ironie Elle consiste essentiellement à dire le contraire de ce que l'on veut suggérer, tout en évitant aux autres l'occasion de la contradiction : les inflexions de la voix, les gestes significatifs, quelques artifices de style dans la narration écrite, indiquent clairement que l'on pense juste le contraire de ce que l'on dit. L'ironie n'est de mise que lorsque l'interlocuteur est prêt à entendre le contraire, de telle sorte qu'il ne peut lui-même échapper ainsi à l'envie de contredire.
Freud, Le mot d'esprit
et ses rapports avec l'inconscient,
Lexème
Linguistique
Lire
Métalinguistique
Mime
Modal
Mode
Lorsque nous entendons un énoncé dans une langue que nous connaissons, nous reconnaissons au passage les sons qui s'identifient, pour nous, à une notion. Soit l'énoncé Le facteur passe à midi. On y retrouve successivement le qui indique que ce qui suit est déjà connu, facteur identifié comme un fonctionnaire des postes, passe qui correspond à un certain type d'action, à qui marque, ici, qu'il se trouve ou se passe quelque chose dans un point du temps, et enfin midi qui indique ce point du temps. On constate donc que l'énoncé s'articule en cinq unités dont chacune est perçue sous la forme de sons qui correspondent à un sens. Nous appelons ces unités, qui ont une forme et un sens, des monèmes. Un monème c'est, en même temps, la forme perçue, c'est-à-dire, les sons, et le sens qu'impliquent ces sons. C'est, comme on le dit souvent, une unité à deux faces. En langage technique, ces deux faces sont désignées comme le signifiant et le signifié ; nous dirons simplement, ici, forme et sens. Dans l'énoncé analysé ci-dessus, chaque monème correspond à ce qu'on désigne communément comme un "mot", c'est-à-dire ce qui, lorsqu'on écrit, apparaît entre deux blancs du texte. Mais cela est loin d'être toujours le cas : dans l'énoncé Les enfants passeront à midi, on trouvera successivement, 1° le (sous la forme l...) indiquant le déjà connu, 2° ...es, relayé par ...s après enfant... et ...ont dans passeront, qui marque qu'il y a plus d'un enfant en cause, 3° enfant..., 4° passe... qui équivaut au passe de notre premier énoncé, 5° ...r... qui marque l'action comme future, et 6° et 7° à et midi comme ci-dessus. Les cinq "mots" de l'écriture correspondent donc à sept monèmes.
Martinet, André (sous la direction de), Grammaire fonctionnelle du français,
Morphème
Mot
Mot de discours
Mot d'esprit
Mot-valise
Moyen-anglais On est convenu d'appeler 'moyen-anglais' la langue anglaise parlée et écrite en Grande-Bretagne entre 1150 et 1500 environ, c'est-à-dire pendant la période intermédiaire entre le vieil-anglais et l'anglais moderne. Bien entendu, ces dates ne sont que des points de repère commodes [...] : d'une façon normale, l'évolution d'une langue ne connaît pas de solution de continuité. [...] Enfin le vocabulaire est rempli de mots français (conséquence de la conquête normande) et scandinaves (suite de la colonisation du Danelaw). Dans un vers de Chaucer tel que : To take the botel ther the poyson was (27 4 B / 886) seuls les mots grammaticaux (to, the, ther, was) sont indigènes, take est scandinave, botel et poyson sont français. [...]
Les Dialectes. § 2. Du point de vue grammatical, ce que l'on est convenu d'appeler le 'moyen-anglais' n'est qu'une entité commode. En fait ce n'est que vers la fin du XIVe siècle qu'on voit la langue de Londres, langue de la chancellerie, de la cour et d'un grand poète comme Chaucer, prendre à travers le pays figure de langue écrite et littéraire commune. Auparavant, il existe uniquement des dialectes, des parlers locaux qui changent d'une ville à l'autre. Comme il n'y a aucune norme, chaque écrivain, chaque copiste emploie spontanément le parler de son terroir sans se préoccuper de ce qui peut se dire ailleurs (les gens voyageaient suffisamment pour avoir conscience de ce que Chaucer a appelé 'la grande diversité de l'anglais', cf. aussi ce que dit John of Trevisa, 26/9 ss.). On n'exagérerait pas en disant que chaque écrivain a sa langue propre. On peut cependant distinguer en gros cinq variétés, cinq dialectes, du moyen-anglais [...] : au sud-est le
kentois [...]
; Mossé, Fernand, Manuel de l'anglais du moyen âge, Des origines au XIVe siècle, Tome 1 : Grammaire et Textes, Paris, Aubier, éditions Montaigne, 3e édition, revue et mise à jour, MCMLXII, achevé d'imprimer 1963, ill., pp. 19-21.
Néologisme
Nom
Nom propre Les noms propres forment une classe ouverte de monèmes censés désigner chacun une entité unique. On notera que nous ne traitons ici que des unités qui ont des compatibilités particulières impliquées par l'unicité de l'entité désignée. C'est ainsi, par exemple, que les monèmes ou synthèmes désignant les citoyens d'une nation, les haibtants d'un pays, comme Russes, Français, Corses, qui prennent une majuscule comme les noms propres, sont grammaticalement à classer parmi les noms ordinaires. En revanche, des désignations comme le soleil, la lune, qui ne prennent pas de majuscule, sont des noms propres, tout comme la Corse, le Jura, et comme eux, ne prennent les compatibilités et le statut des noms que par transfert, lorsque lune, par exemple, se combine avec le pluriel pour désigner les satellites d'une planète. L'article, dans la lune, fait partie du nom propre comme il en fait partie dans la Corse. Midi et minuit sont, en fait, des noms propres. Martinet, André (sous la direction de), Grammaire fonctionnelle du français, Paris, Didier, 3e édition revue, 1988, p. 35, http://www.editionsdidier.com/
Nominalisation
Objet
Onomatopée
Opérateur
Parole
Participe
Penser
Phatique
Phonème
Point
Point (deux points)
Point d'exclamation
Point d'interrogation
Ponctuation
Prédicat Synt. - Désigne, en syntaxe, l'élément central de la phrase, celui par rapport auquel tous les autres éléments de la phrase marquent leur fonction. Est prédicat celui des éléments : 1° qui ne dépend syntaxiquement d'aucun autre élément; 2° par rapport auquel la phrase s'organise, et 3° dont la disparition détruit l'énoncé. Le prédicat se reconnaît donc à trois caractères : il est indépendant, central et obligatoire. Le prédicat n'appartient pas forcément à la classe des verbes comme dans : Viens ici ! - Je regarde la mer. Ce peut être aussi bien un nom : Pitié pour lui !
L'adverbe lui-même peut jouer le rôle de prédicat ; c'est le cas de seulement, élément central par rapport à l'expansion pas dans : Chercher ? Pas seulement : créer (M. Proust).
Mounin, Georges (sous la direction de), Dictionnaire de la linguistique, Paris, PUF / Quadrige, 3e édition, 2000, ISBN 2 13 044881 X, ISSN 0291 0489. Définition de Prédicat : Bureau, Conrad. www.puf.com
Préposition
Présupposition Le présupposé d'un énoncé est la partie de l'information contenue dans cet énoncé que l'énonciateur suppose ou feint de supposer connue du destinataire. Le posé, bien évidemment, se définit par sa complémentarité : il s'agit de l'information non-présupposée contenue dans l'énoncé. (On peut donc dire, grosso modo, que le posé constitue dans l'énoncé l'information "nouvelle", en prenant l'adjectif dans un sens très large : si l'information posée n'est pas dans tous les cas nouvelle au sens propre du terme, elle est du moins considérée par le locuteur comme intéressante, digne d'être répétée, etc.). Cette définition appelle un certain nombre de précisions et de remarques, et, pour commencer, elle conduit à s'interroger sur le rôle de présupposition dans le langage. A propos de la valeur illocutoire, nous sommes arrivé un peu plus haut à la conclusion suivante : tout énoncé a une certaine fonction, et cette fonction est habituellement remplie par l'intermédiaire du sens de l'énoncé (que ce sens ait ou non à être "interprété"). Dans ce processus, le rôle de l'énoncé est donc de transmettre un sens, c'est-à-dire un ensemble d'informations. Or, parmi les informations qui constituent le sens de chaque énoncé, la seule information "utile" est évidemment l'information "nouvelle". Cela étant, comment se fait-il que la plupart des énoncés contiennent, à côté de l'information "nouvelle", une information "connue" - et par conséquent à première vue inutile ? La réponse est extrêmement simple : l'information "connue" (autrement dit le présupposé) sert de support fonctionnel à l'information "nouvelle" que le locuteur veut transmettre. Cela peut être observé d'une façon tout à fait banale sur un énoncé comme Képler est mort dans la misère : si dans cet énoncé "Képler est mort" constitue l'information pré-supposée (c'est-à-dire l'information que l'on suppose connue du destinataire) et "dans la misère" l'information posée (autrement dit "nouvelle"), il est évident que le locuteur ne peut pas communiquer l'information posée sans dire (ou sans que le contexte dise, ou implique), Képler est mort. (Dans cet énoncé, le présupposé coïncide exactement avec le thème, mais il n'en est pas toujours ainsi : le "commentaire", qui est en principe posé, peut contenir des éléments présupposés ;)
Larreya, Paul,
Proforme
Pronom
Proposition
Sém - Objet ou manifestation du monde observable auquel renvoie une forme linguistique, par la relation de référence.
Mounin, Georges (sous la direction de),
René François-Ghislain Magritte The Treason of Pictures (This is not a Pipe) 1929
Los Angeles County Museum of Art
http://www.drsnark.com/lyrics/surreal_annotations.htm
Il faut qu'il y ait problème (de compréhension du signifié, de repérage de l'objet dans la situation), dramatisation du discours (mise en évidence d'un mot) ou participation à un jeu (deviner un mot à partir d'un dessin), pour que celui / celle qui parle fasse appel aux images, à ses images. Il n'y a pas de référent objectif : pour chaque énonciateur / énonciatrice, le mot renvoie à un objet, visible dans la "réalité" ou représenté mentalement avec plus ou moins de détails, mais sur cet objet se greffent des pensées, des affects, des sensations, un prix. Cet objet fétichisé, ce détail, même s'il est mis au premier plan du discours, fait aussi partie d'un tableau : "C'est comme ça que je vois les choses, c'est comme ça qu'elles sont". Le référent est visible dans la situation d'énonciation (la porte, la chaise, le journal, le téléviseur, le pain, les chaussures de mes enfants, mes clés) ou non visible (le facteur, la voiture garée au sous-sol, une personne rencontrée hier, une odeur, un parfum, un bruit). Le référent peut aussi provenir d'un imagier/imaginaire personnel (Batman, une licorne, un ogre, le père Noël, le Minotaure, l'enfer, des statues dans une église, mon patron), ou d'un ensemble d'images continues ou disparates (le film que j'ai vu la semaine dernière, l'émission d'hier soir, des fragments du rêve que je viens de faire). Il y a enfin des référents fantômes : un visage inconnu dans un rêve, l'image-cliché que je garde d'un mort, du jouet préféré de mon enfance.
Un mot, ou un ensemble de mots, ne renvoie pas toujours à du visible. Si référenciation il y a, le mot ne peut parfois pas être traduit immédiatement en image. Même mis en avant / en relief dans le discours, la porte ! (dans un bus), sucre rapide, fraîcheur pure, oreiller à bouillir, le pouvoir, lundi, le latin, Dieu, l'inflation, une société de merde, Avance!, l'heure de la télé (dans le sens de l'heure-référence), n'évoquent pas d'image particulière ou stéréotypique. Le co-énonciateur peut éventuellement chercher à visualiser la chose ou la personne lorsque le nom / le son devient un enjeu, lui est inconnu ou inhabituel (roulements pour train à grande vitesse). L'étiquette est l'un des rares cas où l'énonciateur peut prétendre mettre en adéquation nom et chose. La mise en relation fonctionne, même si le nom est inattendu. Ainsi, dans la vitrine d'un buraliste de montagne, en février 2006 : Vache meuglante = vache en peluche qui émet un meuglement quand on la touche marmotte parachutiste = marmotte en peluche que l'on fixe au plafond par un parachute.
A l'inverse, on se focalise sur un référent dont on ne connaît pas le nom, et que l'on va chercher, ou non, à nommer. A la campagne, une petite citadine de cinq ans demande à son père : "Papa, c'est quoi les trucs en bas de l'arbre ?". Réponse : "Des prunes".
Autres exemples : Toujours à la campagne, une petite fille de quatre ans aperçoit une grande structure métallique dans un champ : "Maman, c'est quoi le truc là?" Réponse : "Une antenne pour faire marcher les mobiles." Dans un train, un enfant d'environ quatre ans, face à un grand cimetière qui se déploie en bas de la voie ferrée : "C'est beau là où ils sont les morts !" Réponse sèche et laconique du grand frère (à peu près huit ans) : "Ca s'appelle un cimetière".
Le référent peut être visualisé-mémorisé de diverses façons selon les personnes, ou par la même personne à différents moments. Ainsi le nom propre Charles de Gaulle renvoie à des images singulières. Pour celui qui a vu souvent le général de Gaulle, il y a bien adéquation entre le nom et l'image, mais l'image-référent qui l'emporte, l'image première, "arrêtée", peut changer au fil du temps. Pour qui a rencontré de Gaulle une seule fois, c'est l'image de cette rencontre qui primera peut-être ; pour qui a en mémoire la photographie, ou le film, du général victorieux descendant les Champs-Elysées, ce sera cette image, fixe ou animée, qui "ressortira". On peut très bien aussi parler du général de Gaulle sans en avoir aucune image. Enfin, soixante ans après la fin de la deuxième guerre mondiale, pour nombre de collégiens français de troisième, dans la proche banlieue de Paris, Charles de Gaulle n'évoque presque rien, et en aucun cas une image. Ce qui subsiste ressort de l'affect, d'une vague intuition : à la question "Qui était Charles de Gaulle ?", un élève répond : "Un roi de France". Charles de Gaulle s'est désémantisé, dévalorisé, démonétisé. Même problème de référenciation lorsque l'on demande à ces élèves, après plusieurs semaines d'études sur le sujet, d'étiquetter une image, d'attribuer un nom propre à des photographies de personnages historiques : Calvin peut ainsi désigner Trotsky, etc. Même réaction de ces élèves, en 2005, pour Rolling Stones, groupe de rock surnommé le plus grand groupe du monde, mot-emblème connu de tous, trente ans plus tôt, au référent et aux valeurs alors immédiatement accessibles. Rolling Stones ne déclenche aucune image, aucun affect, aucune définition (signifié zéro), aucune musique. C'est qui / quoi les Rolling Stones ? Silence dans la classe.
Autres exemples de variations du référent > sur-nomination, re-nomination, jeu sur les mots : Un père d'une quarantaine d'années, alcoolique et violent, "tout pourri" (démarche de travers, dents abimées, cheveux cassés), est surnommé par sa famille le cadavre. Le fils dit aussi du père : C'est le Diable. Les jeunes enfants renomment souvent les objets. Une petite fille de cinq ans et demi n'en finit pas de renommer les choses en éclatant de rire : - "Papa, ceci est un escalier. Monte !" L'escalier est fait de deux tickets de métro superposés et décalés. - "Papa, ceci est une bouteille. Bois !" La bouteille est une petite boule ovale. - "Papa, ceci est un habit!" L'habit est une serviette de bain.
Polysémie
Un nom peut renvoyer à deux référents différents :
22 August 2005
L'indétermination d'un nom pose souvent des problèmes de référenciation.
Dialogue entendu dans un bus parisien, en 2005 : - Je te l'ai mis dans ta valise. - Quelle valise ? [ ton mécanique, excédé ] - La grande. - Quelle grande ? [ idem ] - La grande que je t'ai apportée hier.
Une petite fille de presque six ans, qui apprend à lire au cours préparatoire, éclate de rire après avoir déchiffré, sur l'emballage, le nom de tranches de jambon : Tor...chon... Torchon !!! Pour elle, jusqu'à présent, torchon était égal à serviette.
Pour certains, trouver immédiatement la chose correspondant au mot, ou mettre un nom "sur" une chose (étiquettage), est encore plus difficile, surtout lorsque l'on a de cette chose une image angoissante car nouvelle, instable, non répertoriée, non reliée à un ensemble connu, organisé. Il y a des façons de voir qui échappent au banal, des situations sans référence, sans organisation, sans imagier (Cézanne, Van Gogh, certaines natures mortes de Corot). Un adolescent souffrant d'autisme rencontre un chien dans l'entrée de son école, et, dévoré de curiosité, hésitant à s'approcher de l'animal, demande à son maître, d'un air mi-effrayé mi-ravi : C'est un... chien ?! Ce à quoi le maître répond : Oui. C'est un basset (discours normé, rassurant ; nomination mécanique). Tu peux le caresser si tu veux.
All ears: New-look hearing aids at V&A The Guardian p. 8 26 July 2005
https://www.theguardian.com/uk/2005/jul/26/
De même, des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer éprouvent du mal à associer le nom d'une couleur à la couleur elle-même :
The Guardian p. 8 13 July 2005
Sens Le mot de sens de l'Ecriture, étant appliqué par un hérétique à une erreur contraire à l'Ecriture, signifiera dans sa bouche cette erreur qu'il aura cru être le sens de l'Ecriture, & qu'il aura dans cette pensée appelé le sens de l'Ecriture. C'est pourquoi les Calvinistes n'en sont pas plus catholiques, pour protester qu'ils ne suivent que la parole de Dieu : car ces mots de parole de Dieu, signifient dans leur bouche toutes les erreurs qu'ils prennent faussement pour la parole de Dieu. Arnauld Antoine et Nicole Pierre, La logique ou l'art de penser (1660-1680), p. I, c. VIII, p. 100, Flammarion, Champs, copyright 1970, achevé d'imprimer 1998, ISBN 2 08 081 040 5.
Nous postulons que tout acte de langage (et par conséquent tout énoncé) a d'abord une fonction : par exemple, il est destiné à influer sur le comportement de l'interlocuteur (dans le cadre d'un ordre ou d'une suggestion) ou à donner une information (si l'énoncé répond à une question comme What's the time?), ou encore, de façon plus vague, à créer chez l'interlocuteur certains sentiments ou certaines impressions. Par ailleurs, et quelle que soit la fonction, on peut dire qu'habituellement tout énoncé a un certain contenu informatif. C'est ce contenu informatif - encodé sous forme de message sonore ou graphique, puis décodé à l'autre bout de la chaîne de communication - que nous appelons le sens. Deux énoncés peuvent avoir le même sens sans avoir la même fonction, et inversement. Imaginons la situation suivante. Madame X, une mère de famille, a constaté que son téléviseur était en panne. Aux environs de cinq heures de l'après-midi, ses enfants rentrent de l'école et déclarent que, n'ayant rien d'autre à faire, ils vont regarder le programme de dessins animés à la télévision. Madame X leur répond : [1.1] Le téléviseur est en panne. Les enfants décident alors d'aller jouer au football, et ils sortent. Quelques instants plus tard, Monsieur X rentre de son travail. Madame X sait qu'il a des talents de bricoleur, et, après avoir échangé avec lui quelques mots sur les événements de la journée, elle lui dit : [1.1'] Le téléviseur est en panne. Monsieur X répond que ce n'est probablement pas grave, va chercher sa boîte à outils, et se met à réparer le téléviseur. Manifestement, les deux énoncés [1.1] et [1.1'] ont, dans cette situation, rempli leurs fonctions respectives (dans le premier cas, il s'agissait d'avertir les enfants, et dans le second de demander au mari de réparer le téléviseur). Manifestement aussi, la même fonction aurait pu dans chacun des deux cas être remplie par des énoncés de formes différentes. A la place [1.1'] , par exemple, Madame X aurait pu dire à son mari : [1.2] J'aimerais que tu jettes un coup d'oeil au téléviseur. On peut faire en outre les constatations suivantes à propos de ces deux situations et des énoncés correspondants : a. Bien qu'ayant des fonctions différentes, les énoncés [1.1] et [1.1'] ont la même forme (au moins au niveau lexico-syntaxique), et le même contenu informatif (autrement dit le même sens). Les énoncés [1.1'] et [1.2] , en revanche, ont la même fonction, mais deux sens différents. b. Si, à partir de deux sens identiques comme celui de [1.1] et celui de [1.1'] , deux énoncés peuvent remplir des fonctions différentes, cela signifie qu'au-delà de la restitution du sens les deux énoncés ont donné lieu à des processus mentaux différents chez leurs deux destinataires. Il faut donc, pour tout énoncé, faire une distinction entre la compréhension du message (laquelle restitue le sens) et ce que nous appellerons l'interprétation (cette dernière, s'appuyant sur le sens, permet d'arriver à la fonction). Dans les exemples que nous avons imaginés, les diverses opérations se déroulent sans qu'il y ait de "ratés" (et il semble que ce soit le cas le plus fréquent). Ainsi, dans [1.1'] , l'allocutaire interprète l'énoncé comme l'avait prévu le locuteur, et il a ensuite la réaction attendue (aller réparer le téléviseur). Cette "prévision" effectuée par le locuteur joue un rôle important dans le processus de communication : consciemment ou non, et par une sorte de feedback anticipé, le locuteur conçoit son énoncé en fonction de l'interprétation qu'il prévoit. Dans le cas de [1.1'] , par exemple, Madame X connaît assez son mari pour savoir qu'il ira s'occuper du téléviseur dès qu'il aura connaissance de la panne - et elle se contente d'un énoncé contenant seulement l'information qui concerne cette panne.
Larreya, Paul,
Signe Quand on considere un objet en lui-même & dans son propre être, sans porter la vue de l'esprit à ce qu'il peut représenter, l'idée qu'on en a est une idée de chose, comme l'idée de la terre, du soleil. Mais quand on ne regarde un certain objet que comme en représentant un autre, l'idée qu'on en a est une idée de signe, & ce premier objet s'appelle signe. C'est ainsi qu'on regarde d'ordinaire les cartes & les tableaux. Ainsi le signe enferme deux idées : l'une de la chose qui représente; l'autre de la chose représentée; & sa nature consiste à exciter la seconde par la premiere. Arnauld Antoine et Nicole Pierre, La logique ou l'art de penser (1660-1680), p. I, c. IV (a), p. 80, Flammarion, Champs, copyright 1970, achevé d'imprimer 1998, ISBN 2 08 081 040 5.
Signe linguistique Le signe linguistique unit non une chose et un nom, mais un concept et une image acoustique. Cette dernière n'est pas le son matériel, chose purement physique, mais l'empreinte psychique de ce son, la représentation que nous en donne le témoignage de nos sens; elle est sensorielle, et s'il nous arrive de l'appeler "matérielle", c'est seulement dans ce sens et par opposition à l'autre terme de l'association, le concept, généralement plus abstrait.
Le caractère psychique de nos images acoustiques apparaît bien quand nous observons notre propre langage. Sans remuer les lèvres ni la langue, nous pouvons nous parler à nous-mêmes ou nous réciter mentalement une pièce de vers. C'est parce que les mots de la langue sont pour nous des images acoustiques qu'il faut éviter de parler des "phonèmes" dont ils sont composés. Ce terme, impliquant une idée d'action vocale, ne peut convenir qu'au mot parlé, à la réalisation de l'image intérieure dans les discours. En parlant des sons et des syllabes d'un mot, on évite ce malentendu, pourvu qu'on se souvienne qu'il s'agit de l'image acoustique.
Le signe linguistique est donc une entité psychique à deux faces, qui peut être représentée par la figure :
[Note : suit ici un schéma représentant un ovale divisé en deux; partie supérieure : Concept, partie inférieure : Image acoustique.]
(...)
Nous proposons de conserver le mot signe pour désigner le total, et de remplacer concept et image acoustique par signifié et signifiant ; ces derniers termes ont l'avantage de marquer l'opposition qui les sépare soit entre eux, soit du total dont ils font partie.
Le lien unissant le signifiant au signifié est arbitraire, ou encore, puisque nous entendons par signe le total résultant de l'association d'un signifiant à un signifié, nous pouvons dire plus simplement : le signe linguistique est arbitraire.
Ainsi l'idée de "soeur" n'est liée par aucun rapport intérieur avec la suite de sons s-ö-r qui lui sert de signifiant : il pourrait être aussi bien représenté par n'importe quelle autre : à preuve les différences entre les langues et l'existence même de langues différentes : le signifié "boeuf" a pour signifiant b-ö-f d'un côté de la frontière, et o-k-s (Ochs) de l'autre.
Saussure de, Ferdinand,
Signal
Signifiant
Signifié
Sous-entendu
Stream of consciousness
Structure syntaxique
Subjonctif
Sujet
Syllabe
Syntagme
Syntaxe Manière de joindre ensemble les mots d'une phrase et les phrases entre elles. Littré.
On appellera synthème un signe linguistique que la commutation révèle comme résultant de la combinaison de plusieurs signes minima, mais qui se comporte vis-à-vis des autres monèmes de la chaîne comme un monème unique. Ceci implique 1° qu'il a toutes les compatibilités des monèmes d'une certaine classe, et 2° qu'aucune de ses parties constitutives n'entre dans des rapports particuliers avec un monème qui ne fait pas partie de synthème. Ainsi dans le synthème chemin de fer, on peut identifier trois effets de sens représentés par les signifiants de chemin, de de et de fer, mais 1° chemin de fer a exactement les mêmes compatibilités que des monèmes uniques comme avion ou voiture (il voyage en ...) et 2° toutes les parties de chemin de fer sont solidaires, aucune d'entre elles ne pouvant contracter de relations particulières avec quelque autre monème extérieur ; toute détermination ajoutée à une de ces parties détruirait le synthème : un chemin creux de fer ou un chemin de fer forgé ne serait plus un chemin de fer.
Martinet,
André,
Temps chronologique (time)
Temps grammatical (tense)
Tiret
Unités linguistiques de base Un énoncé comme j'ai mal à la tête ou une partie d'un tel énoncé qui fait un sens, comme j'ai mal ou mal, s'appelle un signe linguistique. Tout signe linguistique comporte un signifié, qui est son sens ou sa valeur, et qu'on notera entre guillemets ("j'ai mal à la tête", "j'ai mal", "mal"), et un signifiant grâce à quoi le signe se manifeste, et qu'on présentera entre barres obliques (/z e mal a la tet/, /z e mal/, /mal/). C'est au signifiant que, dans le langage courant, on réserverait le nom de signe. Les unités que livre la première articulation, avec leur signifié et leur signifiant, sont des signes, et des signes minima puisque chacun d'entre eux ne saurait être analysé en une succession de signes. Il n'existe pas de terme universellement admis pour désigner ces unités. Nous emploierons ici celui de monème.
Comme tout signe, le monème est une unité à deux faces, une face signifiée, son sens ou sa valeur, et une face signifiante qui la manifeste sous forme phonique et qui est composée d'unités de deuxième articulation. Ces dernières sont nommées des phonèmes.
Dans l'énoncé dont nous nous servons ici, il y a six monèmes qui se trouvent coïncider avec ce qu'on nomme, dans la langue courante, des mots : j' (pour je), ai, mal, à, la et tête. Mais il ne faudrait pas en conclure que "monème" n'est qu'un équivalent savant de "mot". Dans un mot comme travaillons, il y a deux monèmes : travaill- /travaj/, qui désigne un certain type d'action, et -ons /o/, qui désigne celui qui parle et une ou plusieurs autres personnes.
Martinet, André,
Elements de linguistique générale, I-9,
[Note : formes
phoniques >
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Voir aussi > Anglonautes > Grammaire anglaise explicative - niveau avancé
anaphores textuelles et / ou visuelles > commentaire, reprise, reformulation,
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